THÉISME ET CHRISTIANISME : UNE BRÉVE INTRODUCTION

 

Dans cette section de notre site, nous nous intéressons à la résurgence actuelle d'une vieille affaire : le théisme. Le théisme connaît de nombreuses définitions. Nous nous attacherons ici à celle qui pose comme thèse fondamentale d'une doctrine l'existence d'un dieu créateur. On distinguera au sein du théisme ainsi défini deux formes, l'une forte, l'autre faible. La forme « forte » du théisme pense qu'il est possible de prouver l'existence d'un dieu. La forme « faible » démontre que l'existence d'un dieu est la meilleure explication possible de la réalité.

Depuis Kant, on a pu penser que le théisme avait perdu toute pertinence. Or il renaît aujourd'hui de ses cendres dans deux domaines indépendants, mais tous deux désireux d'argumenter en faveur du christianisme, parfois de l'islam. D'une part, certains scientifiques défendent aujourd'hui le théisme à partir de la cosmologie. D'autre part, certains philosophes anglo-saxons de la religion font de grands efforts pour montrer la valeur d'une position théiste. Nous avons choisi de présenter ici l'ouvrage de Richard Swinburne Y a-t-il un Dieu ? qui a l'avantage d'être traduit en français et de faire abondamment référence aux critères des sciences exactes.

Classiquement l'un des principaux problèmes que rencontrent les théistes est représenté par la question du mal.  Comment peut-on prouver l'existence d'un dieu alors que nous sommes confrontés à tant de maux et de maux radicaux. Pour esquisser la question de la théodicée en dialogue critique avec le théisme du penseur analytique américain Alvin Plantiga, nous avons choisi un gros article de l'ancien professeur zurichois U.Dalferth .

Le théisme n'est-il pas présupposé et même affirmé par toutes les grandes confessions de foi chrétiennes ?  interrogeront certains. Il y a effectivement là un problème qui est classiquement lié à la question de savoir si une connaissance naturelle du dieu créateur est possible pour l'humain pécheur. Une fiche examine ce problème et proposera de casser le lien entre Trinité et théisme en faisant de la figure du Fils le fondement et le critère de tout discours à propos de Dieu.

D'autres objecteront à toute critique du théisme qu'on le trouve présent dès le Nouveau Testament. Ils argumenteront en particulier à partir du prologue de l'évangile de Jean où l'on parle, semble-t-il, de ce qu'est Dieu avant de parler de son incarnation. Une fiche de notre dossier mène l'enquête et montre que tel n'est manifestement pas le cas !

Autre objection classique en faveur du théisme : les éléments de théologie naturelle que l'on semble trouver dès le verset 18 du premier chapitre de l'épître de Paul aux Romains.  Paul semble y indiquer qu'une connaissance naturelle de Dieu soit possible.   Une fiche fait le point de la question en mettant en relation Romains 1 et I Corinthiens 1. Elle montre qu'une alternative irréductible existe entre la théologie naturelle et la théologie de la croix. Elle propose de faire le choix, avec M.Luther, de la théologie de la croix contre celle de la gloire et de relire Romains 1 à la lumière de I Corinthiens 1.

Le théisme a fortement tendance à mépriser l'athéisme. Il affirme avoir des preuves ou de bonnes raisons en faveur de l'existence d'un dieu. Il refuse dès lors d'entrer en dialogue avec l'athéisme. Or les athéismes ne devraient pas être si facilement remis à leur place. Ils représentent une critique légitime de toutes sortes de dérives de la religion et en particulier de sa dérive théiste ! C'est ce que montre une fiche du dossier qui analyse l'ouvrage d'André Comte-Sponville intitulé L'esprit de l'athéisme .

La foi chrétienne se sait dès ses origines solidaire de la prise au sérieux de l'histoire. Or le théisme se permet de ne pas prendre au sérieux notre pleine historicité. Ce faisant, il se permet de spéculer et de détacher la question de Dieu de nos questions existentielles. Un document de ce dossier tente de montrer comment cela se joue dès les premiers pas de ce qu'il est convenu d'appeler « la modernité ».

Ce dossier offre encore un florifège de textes classiques qui montrent la vanité et l'impossibilité du théisme. Il s'agit d'extraits d'oeuvres de Pascal, de Voltaire, de Spinoza et de Kant.

Ce dossier se termine par une série de questions à propos du théisme et de la Trinité. Ces questions sont ainsi pensées qu'elles obligent leur lecteur à revenir aux autres fiches de se dossier et à se faire une opinion personnelle sur un certain nombre d'éléments qui ont semblé cruciaux aux divers théologiens ayant contribué à cette réflexion.

Jean-Denis Kraege    

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